Le soleil, la mer, des plages de rêve,
une qualité de vie incomparable... Pour
beaucoup de prétendants à la résidence
secondaire, le Maroc est devenu une
destination privilégiée. Le long du
littoral atlantique et méditerranéen,
Casablanca, Agadir ou Essaouira, mais
aussi et surtout Marrakech, en retrait
dans les terres, se voient assaillies par
la jet-set française tombée sous le
charme envoûtant du pays. Il faut dire
que, malgré l'explosion du marché
immobilier depuis quatre ou cinq ans,
les prix n'ont pas encore rejoint ceux
des stations chics espagnoles,
françaises ou italiennes. Mais cela ne
saurait tarder. « Le prix des logements
économiques est maîtrisé, mais
l'habitation haut de gamme a beaucoup
augmenté ces dernières années, surtout
dans les grandes villes comme
Casablanca où ils ont presque doublé
en deux ans », indique Samir el-
Chammah, le président du Smap Immo,
Salon marocain qui se tient chaque
année à Paris et qui a reçu 41 000
visiteurs au printemps dernier. Résultat,
quelle que soit la ville, le prix d'un bien
haut de gamme se situe en moyenne à
350 000 euros. C'est le cas à
Marrakech, la fameuse « Perle du Sud
», où les valeurs ont été multipliées par
trois ou quatre en quelques années.
Chez Dari Conseil, un
commercialisateur de programmes
neufs, un pied à terre tout ce qu'il y a de
plus classique (63 m2) se vend à partir
de 93 000 euros. Mais dès qu'on aborde
le haut de gamme, les valeurs
s'envolent : 300 000 euros pour un 3 ou
4 pièces duplex (penthouse) de 200 m2
avec terrasse de 60 m2. Quant aux
villas neuves, elles se négocient entre
500 000 et 700 000 euros, voire plus
d'un million d'euros dans la Palmeraie.
A ce prix, on a tout de même 500 m2,
une piscine, un hammam et un jardin
d'au moins 4 000 à 5 000 m2. Dans
l'ancien, les riads de la médina font
toujours recette. Les plus petits
s'échangent à partir de 150 000 euros
mais compter plutôt 200 000 à 300 000
euros pour un patio intérieur digne de
ce nom. Sans compter les travaux ! On
comprend l'intérêt des Français et
particulièrement des retraités auquel le
gouvernement marocain fait les yeux
doux. Tout retraité qui vit au moins 183
jours par an au Maroc et qui perçoit sa
retraite dans le pays bénéficie de 80 %
d'abattement sur son impôt. Un solide
argument pour les seniors. D'où leur
déferlement. Ils seraient environ 40 000
à avoir fait le choix de résider au Maroc.
Des précautions à prendre
Ceux qui ont envie d'en faire autant
doivent toutefois être vigilants. Car si le
pays est très accueillant, il n'est peutêtre
pas à l'abri d'agitations et
d'insécurité. En outre, sur un plan
purement immobilier, des précautions
s'imposent. Avec le boom de
l'immobilier de loisir, les intermédiaires
plus ou moins compétents pullulent,
traquant les prétendants à l'acquisition
et leur faisant miroiter de bonnes
affaires. « Il faut absolument que les
acquéreurs soient prudents car ils
peuvent avoir affaire à des sortes
d'écrivains de rue qui n'ont pas de
compétences en la matière », explique
un membre de la mission économique
du consulat français au Maroc. Il existe
cependant des professionnels qui, à
l'image des agents immobiliers français,
ont pignon sur rue. Pour ce qui
concerne la commission de l'agent ou
de l'intermédiaire, celle-ci évolue en
fonction du prix d'acquisition. « La
commission d'usage est de 2,5 % hors
taxes à la charge de l'acheteur et de 2,5
% à la charge du vendeur », indique
Samir el Chammah. Par ailleurs, le
Maroc étant un pays de tradition orale,
de nombreux biens ne sont pas inscrits
au cadastre, surtout en dehors des
grandes villes. Il faut également
s'assurer de la qualité de propriétaire du
vendeur et vérifier que le bien n'est pas
grevé d'une hypothèque. Autant de
démarches qu'il vaut mieux confier à un
avocat ou à un notaire. Attention aux
dessous de table très courants dans le
pays car si la vente ne se réalise pas,
aucune chance de revoir l'argent versé.
Autre problème que peut soulever le
dessous de table : le droit de
préemption dont dispose tout Marocain.
« Si les voisins s'aperçoivent que le
prix est moins élevé que le marché, ils
n'hésitent pas à faire jouer leur droit de
préemption », indique un notaire. Le
service de l'enregistrement peut aussi
s'en mêler et demander une révision du
prix...
Mais toutes précautions bien comprises,
reste à évaluer le dépaysement, les
paysages enchanteurs, le soleil... Et à
arbitrer entre rêve et réalités.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire